Pourquoi l’authenticité est devenue un piège (et comment t’en sortir)
L’authenticité, version marketing : un costume comme un autre
On nous le répète en boucle : “Sois authentique.”
Mais ce qu’on ne te dit pas, c’est que cette “authenticité” dont tout le monde parle a pris un sérieux coup de maquillage.
Aujourd’hui, c’est devenu une posture. Une stratégie. Un levier d’engagement.
Tu n’es pas authentique parce que tu veux l’être.
Tu l’es parce qu’on t’a dit que ça faisait vendre.
Et le pire ?
C’est qu’on s’y est tous un peu laissé prendre.
Tu veux réussir sur les réseaux ?
Il faut montrer ton chat, parler de tes échecs, de ton « vrai toi ».
Mais sans trop salir, hein. Faut que ça reste propre, inspirant, bankable.
Alors on “raconte sa vulnérabilité”, on “ose être soi”…
Et ça devient une vitrine. Un storytelling bien ficelé.
Pas une vérité.
Alors, camarade, parlons vrai. Parlons du moment où t’as commencé à douter.
Pas de toi, non.
Mais du cirque qui tourne autour du mot “authenticité”.
1. L’authenticité comme injonction sociale
🎭 Quand être soi devient une obligation
On te l’a vendue comme une liberté.
Mais elle est devenue une pression supplémentaire.
Un devoir de transparence. Un devoir de sincérité.
Et comme tout “devoir”, il étouffe.
Tu ne peux plus juste être discret, réservé, sobre.
Non. Il faut parler.
Dire tes blessures. Tes galères. Tes pensées les plus profondes.
Sinon t’es suspect. Froid. Pas “vraiment toi”.
La vraie question : es-tu encore libre de te taire ?
3 signes que tu tombes dans le piège :
- Tu te forces à “partager” pour faire comme tout le monde.
- Tu ressens de l’angoisse si ton contenu ne semble pas “assez humain”.
- Tu t’analyses en boucle pour trouver quoi dire de vulnérable cette semaine.
Et là, camarade, tu n’es plus authentique.
Tu performes l’authenticité.
Nuance fatale.
2. Connais-toi, ou tu seras manipulé
🧠 “Être soi” commence par se comprendre
Tu ne peux pas “être authentique” si tu ne sais pas qui tu es.
Pas l’image. Pas la façade LinkedIn.
Toi. Avec tes contradictions, tes failles, tes zones d’ombre.
Sinon ?
Tu seras toujours l’outil de communication de quelqu’un d’autre.
Un coach. Une méthode. Un algorithme.
Voici ce que tu peux faire (vraiment) :
- Reviens au papier. Écris. Pas pour poster. Pour comprendre.
- Liste ce que tu crois être “toi” et demande-toi : “Qui me l’a appris ?”
- Observe : dans quelles situations tu te sens vivant ? En colère ? Aligné ?
Tu veux être authentique ?
Alors arrête de chercher comment te montrer.
Commence par regarder comment tu fonctionnes.
Et là, peut-être, tu sauras quoi dire.
Et surtout : quoi ne pas dire.
3. L’authenticité ne se raconte pas, elle se sent
💡 Ce qui est sincère ne crie pas
Ce n’est pas ton post “je suis vulnérable aujourd’hui” qui nous touchera.
C’est ce que tu dis quand tu ne cherches pas à toucher.
Ce que tu balances entre deux silences.
Ce que tu admets sans faire de cinéma.
Authenticité = cohérence.
Pas besoin d’être toujours cash.
Pas besoin d’exhiber ta douleur ou de théâtraliser ton passé.
Tu peux juste choisir un ton, une ligne, un message… et t’y tenir.
Tu n’as pas à “prouver” que tu es toi.
Tu as juste à l’être.
Constamment. Y compris dans le silence.
Et ça, c’est plus rare que tous les reals d’introspection mélodramatiques.
4. Réseau, business, image : choisis ton camp (ou construis le tien)
⚖️ L’alignement n’est pas une posture, c’est une discipline
Tu veux vendre. OK.
Tu veux être crédible. OK.
Mais tu ne peux pas être en représentation permanente sans t’y perdre.
Il va falloir faire un choix clair :
Soit tu te fonds dans la norme LinkedIn-friendly.
Soit tu décides de construire ton espace à toi, même si ça prend plus de temps.
Quelques repères pour ne pas te trahir :
- Si tu te sens vidé après avoir posté, c’est que tu forces.
- Si tu ne pourrais pas tenir ce ton en vrai, c’est que tu joues un rôle.
- Si tu ressens de la honte ou de la gêne en te relisant : écoute ça.
Ton business, ton contenu, ton image, tout peut (et doit) être au service de ce que tu es. Pas l’inverse.
5. Être vrai, c’est aussi dire “je ne sais pas”
🤷 Le courage, c’est pas d’avoir des réponses. C’est de poser les bonnes questions.
Tu veux qu’on te fasse confiance ?
Arrête d’avoir réponse à tout.
Pose des questions. Partage tes doutes. Ouvre des chemins.
Tu n’as pas besoin d’être parfait pour inspirer.
Tu dois juste être crédible dans ton incomplétude.
Et ça, c’est un art.
Celui de l’humilité.
Celui de la patience.
Celui de ceux qui construisent, pas de ceux qui séduisent.
Revenir au silence pour entendre sa voix
Tu n’es pas qu’une marque.
Tu es une voix. Une histoire. Un regard sur le monde.
Arrête de chercher à être “authentique” selon les codes.
Sois aligné, d’abord avec toi.
C’est ça, l’ultime preuve de sincérité.
Et si ça ne plaît pas à l’algorithme ?
Tant pis.
Parce que toi, tu te plais enfin à toi-même.
Prêt à couper le bruit ?
Alors commence par cette question simple :
Qu’est-ce que je n’ose pas dire… même à moi ?
Pose-la. Écris. Et vois ce qui remonte.
Et si tu veux qu’on avance ensemble, tu sais où me trouver.