Sans tomber dans le pathos ni dans le bullshit
🩹 T’as souffert. Et alors ?
On t’a dit de faire du storytelling.
De parler de toi. De ton parcours.
De tes failles, de tes blessures, de ton passé cabossé.
Alors t’oses.
Tu racontes un burn-out, un échec, un drame personnel.
Tu balances une anecdote intime, espérant qu’on se reconnaîtra.
Mais au lieu de créer du lien… tu crées un malaise.
👉 Trop de pathos ? Ça sonne comme un appel à la pitié.
👉 Trop de vernis ? Ça pue le bullshit Instagram.
Alors comment tu fais pour partager ton histoire, toucher, connecter, impacter — sans tomber dans la complainte ni dans le discours marketing prémâché ?
Voici les règles pour raconter ton vécu avec justesse.
1. Raconte une scène, pas un trauma
🎬 On veut vivre un moment, pas subir un dossier médical
Tu veux nous embarquer ?
Commence par nous placer dans une scène.
Concrète. Sensorielle. Crédible.
Pas besoin de raconter toute ta vie ou de surjouer la douleur.
Ce qu’on veut, c’est ressentir le moment pivot.
Ce déclic. Ce flou. Ce geste anodin qui a tout changé.
🛠️ Ce que tu peux faire maintenant :
- Choisis un souvenir fort.
- Décris-le en une phrase avec lieu, temps, ressenti.
- Ex. : “J’étais dans ma voiture, moteur coupé. J’ai pas bougé pendant 30 minutes. J’ai juste regardé le volant. J’étais vide.”
2. Tu n’écris pas pour te soulager. Tu écris pour transmettre
💡 Ce n’est pas de la thérapie. C’est de la transformation.
Ce que tu racontes n’est pas là pour te défouler.
Ni pour choquer.
Ni pour te faire applaudir.
Tu écris pour ceux qui vivent ce que t’as traversé.
Pour leur filer une prise, une piste, un miroir.
👉 L’histoire n’est qu’un véhicule. La destination, c’est la leçon.
🛠️ Ce que tu peux faire maintenant :
- Pose cette question à la fin de ton texte : “Et voilà ce que j’ai compris, ce jour-là…”
- Puis relis : est-ce que cette leçon peut servir à l’autre ?
3. Sois cru, pas trash
✂️ Émotion ≠ Exhibition
Tu peux parler de tes douleurs.
Mais t’as pas besoin de tout balancer.
Parler vrai, c’est pas tout dire. C’est dire juste.
Tu ne dois ni étouffer ton vécu, ni en faire une série Netflix.
Ta pudeur est un outil.
Laisse le lecteur imaginer.
Suggère. Insinue. Crée un vide qui dit plus que mille mots.
🛠️ Ce que tu peux faire maintenant :
- Barre tous les détails qui n’ajoutent ni tension, ni clarté, ni lien émotionnel.
- Laisse des silences. Des phrases courtes. Du non-dit.
4. Pas de héros, pas de victime : sois humain
🧍 Ton histoire vaut parce que t’as douté. Pas parce que t’as gagné.
T’as pas besoin d’être un survivant.
T’as pas besoin d’être un exemple.
Ce que les gens cherchent, c’est le vrai.
Pas un modèle. Pas une star. Juste un humain.
👉 On connecte pas à la perfection.
👉 On connecte à la sincérité.
🛠️ Ce que tu peux faire maintenant :
- Relis ton texte. Est-ce que tu te présentes comme “celui qui a tout compris” ?
- Ajoute une phrase où tu doutes encore, où tu cherche encore, où tu n’as pas toutes les réponses.
5. Rappelle pourquoi tu racontes ça aujourd’hui
📍 Donne du sens au timing
Pourquoi ce souvenir maintenant ?
Pourquoi cette histoire aujourd’hui ?
Quel est le lien avec ce que tu fais ? Ce que tu proposes ? Ce que tu crois ?
Sinon, ça reste une belle histoire… inutile.
🛠️ Ce que tu peux faire maintenant :
- Termine ton texte par une passerelle vers ton présent.
- Ex. : “C’est pour ça que je refuse aujourd’hui de coacher sans poser de cadre.”
En résumé : ton histoire ne vaut pas pour ce que t’as vécu, mais pour ce qu’elle fait résonner chez les autres
Évite :
- Le pathos dégoulinant
- Le storytelling-buzz vide
- L’égo déguisé en leçon de vie
Préfère :
- Une scène précise
- Une tension sincère
- Une transformation utile
- Une connexion simple, humaine, directe
👉 T’as souffert ? OK. Mais t’as surtout compris quelque chose, enfin, je te le souhaite, sinon, à quoi ça sert ? Ah, t’es peut-être branché BDSM ? Bah, en ce cas, la souffrance sert ton plaisir, mais c’est pas l’sujet ici ! ^^
Ce qu’on veut entendre, c’est la leçon, l’enseignement que tu en as tiré.
Pas ta douleur.
Ta lucidité.
Ta vérité.