Pourquoi le business de l’entrepreneuriat fabrique plus d’échecs que de succès

Se former pour devenir entrepreneur, être accompagné durant cette transformation, se révéler enfin dans une nouvelle activité. Et si tout ça c’était du vent ? Bienvenu dans le business de l’entrepreneuriat

Lorsqu’une personne se lance dans l’entrepreneuriat, c’est avec la tête pleine de rêves qu’elle le fait. C’est aussi bien souvent avec l’envie de se prouver à elle-même qu’elle peut y arriver selon ses propres conceptions, selon sa propre vision, et tout en respectant ses valeurs.

Et malheureusement, une fois qu’elle rencontre les soit disant organismes de formation, c’est la grande désillusion.

Elle doit bien souvent s’asseoir sur cette vision qui était la sienne pour se lancer dans du marketing de masse, dans la création d’avatars insipides, informes, sans âme et sans parfum.

Rien à foutre de l’humain, c’est du business

L’idéologie du marketing n’est pas de rendre service, mais bien de vendre, vendre, et encore vendre. Qu’importe si le produit n’est pas vendu aux bonnes personnes, vendre, c’est l’essentiel. On verra plus tard pour toucher la bonne cible.

Et voilà comment de futurs entrepreneurs pleins d’envie, d’allant, de volonté de bien faire se retrouvent enfermés dans un système qui pervertit tout ce qu’il touche.

J’ai vu suffisamment de coachs, de mentors et de professeurs pour l’affirmer aujourd’hui : la place de l’entrepreneur ? Ils s’en foutent ! Les valeurs de l’entrepreneur ? Ils s’en foutent !

Leur principal objectif est de faire rentrer l’entrepreneur dans un moule, qu’importe ce qu’il se passe, il doit rentrer dans un moule.

Et après ça, ils viennent critiquer l’éducation nationale ? Sérieusement ? Mais ils sont pires que ce qu’ils critiquent. Passons sur ce volet.

Dans tout ce que j’ai vu, lu et entendu, combien de coachs ou mentors s’intéressent aux valeurs qui animent l’entrepreneur ?

Combien se penchent sur les raisons qui motivent une personne à devenir entrepreneur ?

Combien veulent vraiment savoir d’où vient l’idée de tel ou tel produit ?

Combien s’intéressent à la personne ?

Très peu. Trop peu.

Parce qu’encore une fois, le but est de les mettre dans un système de vente à tout prix à grand renfort de « vous méritez le succès, l’argent, la liberté !« . Alors, oui, il faut vendre, parce que sans oseille à la fin du mois, ce n’est pas la fête.

Former ou cloner des entrepreneurs ?

Cependant, quand j’entends des coachs gourous dire qu’ils veulent changer le monde, en faisant exactement la même chose que ceux qui étaient là avant, j’ai comme l’impression que l’on prend les entrepreneurs pour des cons.

Et ce n’est pas en ajoutant un misérable coaching de 30 ou 60 minutes délivré par des gens qui sont aussi coachs que moi curé que cela va arranger l’histoire. Pour moi, c’est du foutage de gueule. Rien de plus. Remarquez, c’est toujours mieux que rien. Disons que ça a le mérite d’exister.

Pour « changer le monde », il serait temps d’arrêter de faire toujours la même chose, il serait temps de se mettre à l’écoute des créateurs, ceci pour essayer de leur apporter des solutions qui soient en phase avec leurs envies.

Depuis quelques années, quand je passe sur les sites d’entrepreneurs, quand je parcours des fils Instagram, quand je lis les mails que je reçois, j’ai cette sensation de voir la même chose, d’avoir toujours la même intonation, les mêmes mots.

Tout ce que ces nouveaux gourous ont réussi à fabriquer, ce sont des clones. Des putains de clones ! Allez, au mieux, des perroquets, des singes savant à qui on a appris à faire un tour de passe-passe.

Le problème n’est pas l’entrepreneur qui lui est là pour découvrir, apprendre, comprendre. Le problème est dans ce qui lui est transmis : le persona, le copywriting, la pub et une méthode unique, une façon unique de penser et de faire.

Mais merde ! Qui s’est penché sur l’univers intrinsèque de chaque entrepreneur ? Qui s’est penché sur sa sensibilité, sur ce qu’il perçoit du monde ? Personne. Rien à foutre ! Les nouveaux gourous sont là pour engranger de l’oseille.

Le mode de la pensée unique

Je veux bien que chacun souhaite gagner sa vie du mieux possible. Aucun souci. Mais quand tu viens pour apprendre aux gens à entreprendre, quand tu critiques tout ce qui était là avant, quand tu imposes une méthode qui n’est rien d’autre qu’une pauvre compilation de ce qui se faisait avant, quand tu expliques partout que tu es le plus beau, y’a un moment, faut le prouver.

Et encore une fois, on voit quoi ? Des entrepreneurs formatés avec une pensée unique, et l’incapacité de penser autrement qu’avec ce qu’on leur fout dans le crâne.

Que l’on apprenne la vente aux entrepreneurs, je suis pour, carrément pour. Qu’on en fasse des endoctrinés de services ? Mais si c’est ça être entrepreneurs, que l’on m’explique la différence avec le fait d’être salarié ?

On remplace le patron par un gourou et une pseudo-liberté de façade, parce que si l’entrepreneur s’éloigne de la pensée édictée par le gourou, alors il ne fait plus partie de la « famille ». Tu parles d’une famille toi.

Bien sûr que l’on peut gagner sa vie sans faire la pute, bien sûr que l’on peut accompagner de futurs entrepreneurs en les aidant à se révéler à eux-mêmes. Mais pour cela, encore faut-il que le Mentor croie en lui, qu’il n’ai pas peur de laisser son client voler de ses propres ailes.

Il faut avoir confiance en soi et en l’autre. Un oiseau en cage restera toujours un oiseau captif. Et quand je vois certains coach ou mentor, je crois qu’il serait plus pertinent que ceux-ci fassent d’abord leur propre chemin, et arrive un point de bascule qui leur permette d’exercer.

Parce que connaitre les outils et les méthodes, c’est bien beau, mais ça ne fait pas un dixième du boulot qui devrait être fait.

Il faut apprendre l’autonomie à l’entrepreneur, le pousser à penser et agir seul. Il doit donc apprendre à observer, à chercher l’information par ses propres soins, il doit apprendre analyser, et donc ensuite agir.

Oui, il doit apprendre la méthode de « l’essai – erreur », parce que c’est de la sorte qu’il deviendra un entrepreneur, c’est de la sorte qu’il pourra apporter aux autres tout ce qu’il peut leur donner, et c’est uniquement de la sorte qu’il pourra se révéler à lui-même.

Mais vouloir protéger les gens, en faire des entrepreneurs à tout prix, cela ne donne rien de bon. Ni pour l’entrepreneur, ni pour les clients de ceux-ci et encore pour « le monde ».

On ne fera jamais d’un âne un cheval de course. En revanche, on peut apprendre à l’âne à aimer ce qu’il est, ce pour quoi il est là, et lui rendre sa fierté d’être. Il n’est pas de honte à être un âne, pas plus qu’il n’est de honte à ne pas entreprendre.

Que l’on soit coach ou mentor, nous avons un devoir de responsabilité envers nos clients. Et quand j’entends certains détruire leur client en off, et venir leur lécher le cul en public, j’ai honte. Oui, j’ai honte.

Un business, un sale business de masse

Certes, tout n’est pas à jeter, et ce qui existe a le mérite d’exister, et peut être améliorer. Seulement, quand on est passé de l’autre coté du décor, on a qu’une envie, fuir. Vraiment, c’est honteux.

Honteux de voir quelles sont les têtes de gondoles du mentorat ou du coaching pour entrepreneur en France. Parce que c’est tout, sauf ce que cela devrait être. Zéro écoute, zéro talent, zéro empathie. Des belles paroles, et basta.

Oui, un entrepreneur peut gagner sa vie en restant fidèle à lui-même, cependant, il faut prendre le temps de découvrir qui est ce « lui-même ».

Bah oui, c’est du boulot, c’est un travail spécifique pour chaque personne. Et ça, malheureusement, aucun gourou ne veut le faire.

Pourquoi ? Parce qu’il faut prendre le temps d’écouter une personne à la fois. Et c’est bien moins rentable que de balancer des pseudos séances de coaching avec des incompétents (dieu merci, tous ne sont pas des ânes, mais un bon coach, ça coute des sous pour une entreprise, mieux vaut prendre un débutant et le formater) pour guider des novices.

Et puis, tout ce temps passé avec une personne à la fois, c’est autant de temps à ne pas se montrer, à ne pas le faire le beau ou la belle sur les réseaux, à prêcher « la bonne parole » qui n’est jamais mise en œuvre par ceux qui la répandent.

Tout le monde n’est pas prêt à devenir entrepreneur

Je voudrais vraiment que l’on arrête de prendre les entrepreneurs pour des cartes bleues sur pattes en leur vendant un rêve débile. J’aimerais que l’on commence à les respecter, à les écouter, et à vraiment les accompagner.

Entrepreneurs n’est pas une fin en soi, c’est un putain de statut, rien de plus. Mais c’est aussi la capacité à porter plusieurs casquettes, c’est un métier qui demande des ressources mentales profondes, solides, et ce n’est pas avec un putain de persona que l’on y arrive.

Certaines personnes qui souhaitent se lancer ne sont pas prêtes, et il ne faut pas avoir peur de les aider à le découvrir. Elles seront peut-être prêtes plus tard, ou elles ne le seront jamais. C’est aussi cela le rôle et la putain d’éthique d’un coach.

Le vrai rôle du coach

Je ne suis pas là pour gagner de l’argent sur le dos des entrepreneurs me faire mousser la nouille. Je suis là pour accompagner, écouter et transmettre. C’est la base du coaching et du mentorat. Je regrette que beaucoup l’oublient dans ce métier.

Un coach doit aider une personne à se trouver, à se révéler, il ne doit pas la pousser dans une direction qui n’est pas la sienne. Mais pour cela, encore faut-il connaitre son métier et se mettre à l’écoute de son client.

Oui, je suis en colère. Et j’ai le droit de l’être. Et j’ai le droit de le dire. On ne peut pas prétendre aider les gens quand on n’est même pas foutu de les écouter, ce qui est la base du coaching. Non, on ne peut pas.

Et que l’on ne vienne pas me dire que l’on « répond à un besoin ». Le business de l’entrepreneuriat est un business créé de toute pièce par le marketing, pour vendre de la liberté en s’opposant à la condition de salariat.

Vendre une illusion ne change pas le monde

On vend une pseudo-porte de sortie à des gens qui n’auront peut-être jamais l’étoffe de l’entrepreneur. Et souvent, derrière cette porte, ce n’est pas un joli chemin tout fleuri et ensoleillé, c’est le ravin, le vide et la chute.

Mais on s’en fout, on a créé une nouvelle économie, un nouveau marché, et on jette là-dedans tout ce qui passe, on est là pour vendre un rêve à l’américaine, un lifestyle, super !

J’ai accompagné des gens, alors que je bossais pour diverses entreprises qui « forment » de futurs entrepreneurs, mais putain ! Qu’est-ce qu’elles foutaient là ces personnes ??

Ces pauvres gens étaient totalement paumés dans leur vie, et on a fait quoi, on leur a vendu une formation marketing ?

Bah pour l’éthique, va falloir repasser. Mais comment voulez-vous qu’une personne qui a peur de son ombre puisse entreprendre ? Je ne sais pas à quel moment on peut se dire ça. Ca me dépasse.

Entreprendre, c’est dur, c’est comme ça !

Et après cela, tu vois les patrons de certaines de ces boites te balancer des diatribes sur l’éthique, sur comment ils vont changer le monde parce que le monde d’avant était pourri. Bah voyons.

Vous voulez entreprendre ? Bien ! Dans tous les cas, j’admire et respecte cette volonté. Toutefois, malgré ce qu’il peut se dire sur le sujet, d’une ce n’est pas facile, de deux, ce n’est pas la fête tous les jours.

Pour réussir, encore faut-il s’investir pleinement. C’est bien beau de valoriser les quelques personnes qui réussissent, elles existent, et en parler, c’est bien. Il faut aussi parler des 90% d’échecs. Parce que cela existe aussi, et être capable d’accompagner les personnes en situation d’échec pour les aider à rebondir et ne pas les laisser s’écraser toutes seules comme des merdes.

Alors, on fait quoi une fois qu’on a poussé la gueulante ? Parce que brailler, c’est bien beau, mais encore faut-il proposer quelque chose, apporter une alternative.

Bah justement, l’alternative existe. Ici, pas question de cloner de l’entrepreneur à la chaine. C’est de l’artisanat. Une personne à la fois. C’est un long travail qui se fait avec chaque individu.

Savoir tailler la pierre précieuse pour la révéler

Le but est de faire en sorte que chacun se connaisse mieux, se comprenne mieux, pour qu’il puisse trouver en lui les ressources dont il a besoin et qu’il se construise selon ses attentes à lui, selon ses valeurs.

On ne taille pas tous les diamants de la même façon, c’est aussi pour cela qu’il sont si chers. Chaque pierre doit être observée avec patience, finesse, pour être taillée comme il se doit et ainsi révéler tout son éclat.

L’important n’est pas qu’elle soit plus ou moins, mais qu’elle soit ce qu’elle est, qu’elle offre ce qu’elle a de plus beau à offrir. C’est un travail d’orfèvre, qui demande de la patience et de l’implication.

L’humain est telle une pierre précieuse. En tout cas, c’est ainsi que je le vois. Et je dois bien admettre que je préfère largement passer le temps utile à tailler et polir une belle pierre qui gardera son éclat des années plutôt que de produire du toc à la chaine dont la brillance finira au fond d’un tiroir, oublié de toutes et de tous.

Alors oui, on peut vendre de l’espoir, et on peut aussi ne pas oublier de former à la réalité du terrain.

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Sharon Colin

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Sharon Colin
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Audrey Roit
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